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13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 01:03

 

(mise à jour 15 janvier 2013)

 

Le Mali est un état que l'on remarque immédiatement quand on regarde pour la première fois dans sa vie un globe ou une carte de l'Afrique. C'est un "papillon" découpé au couteau à travers un continent dont la zone à laquelle on s'attache quand on découvre cette climatologie spéciale, est le Sahara. Novice, on ne comprend pas pourquoi cet état est découpé ainsi.

 

 

Mali en zone sahélienne et saharienne

Carte centrale du Mali (source Michelin, carte ancienne)

 

Climatiquement, le Mali occupe aujourd'hui une zone qui dans un passé pas si lointain était couvert de savane comme l'atteste les nombreuses gravures rupestres que l'on trouve encore dans une zone qui s'étend depuis l'Atlas au Maroc jusqu'au désert aride d'Egypte, en passant par le Niger, le Burkina Fasso (sur cette carte c'est encore la Haute Volta qui est mentionnée dont le nom a été changé par Thomas Sankara), le Mali dont il est question. Les peuples qui y vivaient dans l'actuel zone désertique du Sahara depuis la fin du Néolithique, migrèrent à cause de la fin de la dernière glaciation qui froide et sèche dans les zones plus nordiques permettait d'être plus arrosée au niveaux des tropiques. Ils pratiquaient déjà l'élevage et dûrent se disperser dans les zones aujourd'hui désignées par le Sahel comme le centre du Mali.

 

Apres les troupes Vandales mais bien plus tard, lorsque la Péninsule arabique déferla avec la conquête de l'Islam, les peuples qui se trouvèrent au nord ou au sud soient s'assimilèrent peu ou prou, soient se réfugièrent plus loin dans le sud, soit plus haut dans les montagnes. Ainsi se développa une civilisation du désert, en particulier les Targuis (Touaregs) dont on parle depuis de nombreuses années au Mali comme "rebelles" et non comme Peuples Autochtones (lire l'article AZAWAD de wikipedia: link). 

 

Comme chacun le sait, le statut de la femme dans cette culture est privilégiée (pas comme dans la CHARIA) et les 'hommes bleus" doivent se soumettre au choix exigeant des femmes, comme c'est le cas pour d'autres peuples de la région se cachant eux derrière leur vêtement caractéristique. Véritable matriarcat qui se justifie par la situation de nomadisme des hommes et où les femmes se devaient d'accomplir des tâches de responsabilité en étant confinées dans les "oasis" de verdure. Tout comme d'autres femmes dans d'autres époques qui dûrent suppléer les hommes partis ou décimés au "front"  (Grande Guerre, Vietnam, Afghanistan...). Cette culture a développé des traits linguistiques reconnaissables ( Tifinagh) qui a donné quelques éléments nouveau par le tourisme récent pour développer une économie adaptée à la situation lorsque c'était encore le cas.


 

En effet, car, depuis les événements de la décolonisation avec ce découpage si "tranché" de l'Afrique Occidentale Française négociée avec les puissances européennes du moment; ceux du néo-impérialisme symbolisé par le "Paris-Dakar" qui n'a pas su reconnaître qu'il fallait des réelles retombées locales (outre les malheureux accidentés comme Balavoine dont toute l'affaire n'est pas encore expliquée) au point de migrer en Amérique du sud; le développement du terrorisme international depuis l'invasion de l'Afghanistan, puis l'Irak, ... jusqu'à la Lybie récemment pour des enjeux stratégiques; les forces culturelles en présence, n'étant jamais entendues par la communauté internationale dans ses revendications culturelles spécifiques de cette zone aride que la grande sécheresse des années 1970 a aggravée, a fini par se laisser tenter par les nouvelles forces en présence s'opposant à ces modèles hégémoniques. C'est à dire les "mouvances radicales islamiques" qui se coordonnent de mieux en mieux avec les moyens de la technologie moderne, connaissant un terrain si difficile pour les urbains transméditerranéens. Alors que les "états-nations" reconnus par les états gagnants de la Seconde Guerre Mondiale, enterrinés dans l'Organisation onusienne, restent obtus à entendre le coeur des Peuples, qui tous n'ont pas une entité étatique pour être reconnu, et sont au contraire bien plus nombreux. 

 

Alors voilà que l'on se soucie de destruction "culturelles" de monuments dont le synchrétisme fait la force d'une esthétique reconnue comme étant une des inspirations les plus féconde du Monde Comtemporain, certes importants pour la sauvegarde de l'histoire et des pratiques, mais surtout en constatant les dérives criminelles d'une religion qui normalement professe la Paix (humiliations, membres tranchés, décapitations, viols, rétrogradation sociale des femmes et éducation restrictive ...).

 

Puisque l'Occident n'a pas su reconnaître les PEUPLES AUTOCHTONES DE L'AZAWAD, ce sera avec LA CHARIA qu'il faudra maintenant composer !


Islamistes-au-MALI.jpg

(cartographie Nicolas Sègerie)

 

C'est vrai que l'on voyait bien depuis plusieurs décennies la perte de la sécurité générale pour les ressortissants "nordistes" dans toute la zone saharienne, depuis le Sahara Occidental juqu'à la Somalie, concernés elle-aussi par les derniers événements (et non disjointe comme on tente de nous le faire penser). Et même pour tous les ressortissants chrétiens puisque partout il semble que la vague d'assassinats et d'exactions se fasse plus radicale (Irack, Syrie, Soudan, Niger, Côte d'Ivoire, Egypte, Nigéria, Centrafrique, Indonésie, ...). Seul le Liban ou la Palestine semblent résister, mais difficilement, en offrant des états indivisiblement multiconfessionnels.

 

Et là, plus rien ne semblait contrôlable alors que les pouvoirs des ex-puissances coloniales affichent de plus en plus fréquemment l'abolition de relations corrompues; comme si les autres modes de fonctionnement étaient de toutes manières caducs. Ainsi, il faut intervenir (ou ne pas intervenir comme en Centrafrique Les enjeux cachés en République Centrafricaine ) pour montrer une résistance à une logique d'invasion qui ne semble plus pouvoir s'arrêter... Cette dernière opération ressemblant à un mouvement d'ensemble concerté à bien des échelles pour stopper le fléau planétaire.

 

Alors que la France et les Etats-Unis se retirent d'Afghanistan dont on vient de parler et qui avait été impliqué dans l'hégémonie initiale soviétique pour transiter de par son démembrement par d'autres puissances sans pour autant éradiquer les "talibans", ces fous d'une lecture livresque mais inculte d'interprétations que les cadres religieux récusent avec force pour maintenir le respect interculturel nécessaire à toutes les échelles; où en est-on réellement aujourd'hui?

 

Cela ressemble à la Guerre de Civilisation que certains ont tenté de cacher.

 

En regardant plus précisément le Mali: Bambara dans la région de Sikasso au sud et autour de la capitale Bamako; Songhaï et Dogons au centre; Peuls et Touaregs au Nord et à l'Est. Nous voilà bien dans une configuration qui ne correspond pas à la réalité "ethnique" de base de la mosaïque de ce pays, se répartissant autour au Burkina Fasso, au Niger, à l'Algérie et Mauritanie, voire Sénégal ... Depuis trop longtemps, les gouvernements, aidée ou non, sont des gouvernements issus des peuples sédentarisés surtout Bambara, alors que les peuples nomadisés du fait climatique des zones Nord et Est n'ont jamais droit "au chapitre" de la gouvernance centrale. Ce conflit dans ces bases etniques, est légitimes, alors parler de "rebelles" trans forme la réalité. Bien sûr, les mouvements fédérés ne sont pas tous de la même nature avec les plus pugnaces et récemment organisés (par quels états?) allant au front; les plus anciens, plus proches des mouvements autochtonnes culturels touaregs. Le plus pugnaces sont MAINTENANT d'obédience islamique radicale.

 

Certainement les états européens ont une lourde responsabilité dans le maintien au pouvoir de juntes militaires qui ont participé à priver les maliens de démocratie. Déjà le clivage (d'origine colonial) de la mosaïque malienne est un fait dans les difficultés de cet état pour assumer ses frontières. L'unité malienne peut sans doute être visée, du moins jusqu'à ces derniers événements guerriers ou chaque disparu éloigne un peu plus les chances de solutions.

 

A l'échelle africaine, c'est toute une politique diplomatique intra-africaine, européenne et globale qu'il faut repenser en tenant compte de la nouvelle donne d'une population éduquée, consciente de son histoire et de ses aspirations, appuyée par une diapora au fait des modalités de la démocratie, mais aussi de ses dérives, avec des antécédents "géostratégiques" mondiaux qui proscrivent désormais des logiques néocolonialistes.

 

Si cette intervention française au Mali se défend d'être animée par des "intérêts" (économiques, strétégiques, énergétiques, hégémoniques...), il y a bien des enjeux majeurs qui n'ont fait que trop tarder à être pris en compte, et certains ne le sont pas encore comme une certaine légitimité de reconnaissance de l"Azawad comme entité culturelle autonome.

 

Après la "coloniale, les "indépendances", les "coopérations", les "fonds struturels", l"aide" militaire, le développement réel, avec un échange respectueux de tous, des Peuples, c'est pour quand?

 

Mali central

Carte du Mali central (Source IGN carte ancienne)

 

Le 13 janvier 2013, Nicolas Sègerie.

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  • : Laboratoire Pluridisciplinaire Giordano Bruno (édition de Nicolas Sègerie)
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  • Cette structure de recherche et de documentation scientifique est de forme associative.
Sa vocation est la compréhension et la diffusion de thèmes de recherches qui ne peuvent se développer dans les contextes défavorables sous influences de lobbys.
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